L’église du XIIe siècle, monument historique
L’église de Saint-Robert a été classée Monument Historique par liste en 1862 (source: Base Mérimée).
Cet édifice majestueux est une ancienne église priorale. Comme la plupart des monuments monastiques de la région, après une période de développement au XIème et XIIème siècle, la guerre de cent ans et les guerres de religion ont entrainé une dégradation irréversible des bâtiments et de la vie religieuse.
Si le transept semble dater du XIème siècle, le chevet a été construit au XIIème siècle. Le chœur est très développé avec un déambulatoire flanqué de trois chapelles rayonnantes, complétées de deux absidioles orientées édifiées sur le transept.
Photo Klaus Dambeck
Les moines ont souhaité un chœur élevé. Celui-ci présente aussi une longueur de 14 m. Cette dimension importante a permis la construction de longs murs entre les chapelles, où ont été aménagées de grandes ouvertures (fenêtres limousines).
Les colonnes sont remarquables. Il subsiste aujourd’hui une soixantaine de chapiteaux provenant du décor original de l’église, dont cinquante et un sont encore à leur emplacement d’origine.
Une grosse tour carré, véritable donjon, surmonte l’absidiole du chevet.
Une tour lanterne octogonale permet d’accéder au clocher, lui aussi de forme octogonale et qui abrite un bourdon (cloche du XVIème siècle baptisée Marie et vouée à Saint Georges).
Durant la révolution, l’église servit de magasin à bois. On y entreposa « des madriers de noyers destinés à la fabrication des bois de fusils de la manufacture d’armes de guerre de Tulle » (in « Saint Robert et ses Annales » par V. Forot)
L’intérieur de l’église
Il ne reste que le chœur, les absidioles latérales et la chapelle axiale.
La nef qui mesurait 35 m de long et 5,80 m de large fut détruite au cours des siècles.
Le déambulatoire, autour du chœur, permettait aux pèlerins de venir prier devant les reliques. On compte six chapiteaux figuratifs évoquant le bien et le mal, la vie et la mort.
Les six chapiteaux du chœur, ornés d’éléments végétaux, soutiennent des arcades surhaussées.
La lumière vient des tribunes et des bas-côtés ; la voûte en berceau ne supportant pas des fenêtres hautes.
Le mobilier, les tableaux et les boiseries ont disparu.
L’acoustique exceptionnelle de cet édifice permet, depuis 1972, lui permet d’accueillir, tous les étés, des concerts de musique classique (Festival de Saint-Robert).
Le christ espagnol du XIIIe siècle
A l’intérieur de l’église se trouve un Christ en croix du XIIIème siècle, d’origine espagnole. Selon la légende, il aurait été rapporté de Lépante en 1571 après la victoire des Escadres d’Espagne, de Gênes et de Venise sur l’Escadre turque. Classé au titre d’objet en 1925, il est en bois peint, doré, fixé à une croix par 3 gros clous. Le Christ, longiligne, est animé par un important déhanchement. Il croise les pieds ; les carnations sont peintes au naturel. Le Périzonium est doré. La plaie sur le torse est profonde. (source : Ministère de la Culture).
Selon la légende, si vous fixez le regard du Chist, il semble vous suivre du regard lorsque vous vous déplacez autour de lui.
À vous d’essayer…
Le Chemin de Croix et le trityque du Tabernacle
Installés dans l’église en 2018, à l’initiative de l’association des amis de Saint-Robert, le très beau chemin de croix et le triptyque du tarbernacle sont l’œuvre de l’artiste plasticien Olivier Julia, né en 1960 et installé à Voutezac.
Pour ce « peintre du feu », la flamme du chalumeau joue sur la plaque de cuivre, donnant au métal les nuances colorées qui forment la trame du tableau. D’autres patines aux couleurs chaudes ou froides viennent se poser sur cet arrière plan. Puis se succèdent les travaux à l’encre, aux pigments et autres médiums qui achèvent la genèse de l’œuvre.
Pour en savoir plus sur l’église, voir la page du site « Centre de la Culture du Limousin Médiéval » consacrée au prieuré de Saint-Robert.